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Paul Eluard Er
zijn woorden die doen leven
Elle est debout sur mes paupières Confections I - XXX Une Leçon de Morale - alles kan ten goede worden gekeerd Le phénix - de feniks
Er
zijn woorden die doen leven
en dat zijn
onschuldige woorden.
Het woord
warmte, het woord vertrouwen,
liefde,
rechtvaardigheid,
en het woord
vrijheid,
het woord
kind
en het woord
vriendelijkheid.
En bepaalde
bloemennamen
en bepaalde
vruchtennamen.
Het woord
moed en het woord ontdekken.
En het woord
broer en het woord kameraad
en bepaalde
namen van landen en van dorpen
en bepaalde
namen van vrouwen, mannen
en vrienden...
Elle est
debout sur mes paupières
Elle est debout sur mes paupières
Elle a toujours les yeux ouverts
Entre tous mes tourments entre la
mort et moi
La lumière toujours est tout près
de s'éteindre
Et la chaleur aura raison des égoïstes
C'est la douce loi des hommes
C'est la dure loi des hommes
C'est la chaude loi des hommes
Eluard
I.
La
simplicité même écrire
Pour
aujourd'hui la main est là.
II
Il
est extrêmement touchant
De
ne pas savoir s'exprimer
D'être
trop évidemment responsable
Des
erreurs d'un inconnu
Qui
parle une langue étrangère
D'être
au jour et dans les yeux fermés
D'un
autre qui ne croit qu'a son existence.
Les
merveilles des ténèbres à gagner
D'être
invisibles mais libératrices
Tout
entières dans chaque tête
Folles
de solitude
Au
déclin de Ia force et de Ia forme humaine
Et
tout est dans Ia tête
Aussi
bien Ia force mortelle que Ia forme humaine
Et
tout ce qui sépare un homme de lui-même
La
solitude de tous les êtres.
III
II
faut voir de près
Les
curieux
Quand
on s'ennuie.
IV
La
violence des vents du large
Des
navires de vieux visages
Une
demeure permanente
Et
des armes pour se défendre
Une
plage peu fréquentée
Un
coup de feu un seul
Stupéfaction
du père
Mort
depuis longtemps.
V
Sans
en être très fier en évitant mes yeux
Cet
abandon sans découvrir un grief oublié
En
évitant mes yeux il abaisse
Les
verres sur ses yeux
L'animal
abandonne sa proie
Sa
tête remue comme une jambe
Elle
avance elle recule
Elle
fixe les limites du rire
Dégrafe
les parterres de la dérision
Toutes
les choses semblables.
VI
Par-dessus
les chapeaux
Un
régiment d'orfraies passe au galop
C'est
un régiment de chaussures
Toutes
les collections des fétichistes déçus
Allant
au diable.
VII
Des
cataclysmes d'or bien acquis
Et
d'argent mal acquis.
VII
Tous
ces gens mangent
lIs
sont gourmands ils sont contents
Et
s'ils rient ils mangent plus.
IX
Je
dénonce un avocat je lui servirai d'accusé
Je
règne a tout jamais dans un tunnel.
X
Alors
L
'eau naturelle
Elle
se meurt près des villas
Le
patron pourrait parIer àson fils qui se tait
Il
ne parle pas tous les jours
Le
tout valable pour vingt minutes
Et,
pour quatre personnes
Vous
enlève l'envie de rire
Le
fils passe pour un ivrogne.
XI
Les
oiseaux parfument les bois
Les
rochers leurs grands lacs nocturnes.
XII
Gagner
au jeu du profil
Qu'un
oiseau reste dans ses ailes.
XIII
A
l'abri des tempêtes une vague fume dans le soir .
XIV
Une
barre de fer rougie à blanc attise l'aubépine.
XV
Par
leur intelligence et leur adresse
Une
existence normale
Par
leur étrange goût du risque
Un
chemin mystérieux
A
ce jeu dangereux
L
'amertume meurt à leurs pieds.
XVI
Pourquoi
les fait-on courir
On
ne les fait pas courir
L
'arrivée en avance
Le
départ en retard
Quel
chemin en arrière
Quand
la lenteur s'en mêle
Les
preuves du contraire
Et
l'inutilité.
XVII
Une
limaille d'or un trésor une flaque
De
platine au fond d'une vallée abominable
Dont
les habitants n'ont plus de mains
Entraîne
les joueurs a sortir d'eux-mêmes.
XVIII
Immobile
J'habite
cette épine et ma griffe se pose
Sur
les seins délicieux de la misère et du crime.
XIX
Le
salon à la langue noire lèche son maître
IL
l'embaume ils tient lieu d'éternité.
XX
Le
passage de la Bérésina par une femme rousse à grandes mamelles.
XXI
II
la prend dans ses bras
Lueurs
brillantes un instant entrevues
Aux
omoplates aux épaules aux seins
Puis
cachées par un nuage.
Elle
porte la main a son cœur
Elle
pâlit elle frissonne
Qui
donc a crié ?
Mais
I'autre s'il est encore vivant
On
Ie retrouvera
Dans
une ville inconnue.
XXII
Le
sang coulant sur les dalles
Me
fait des sandales
Sur
une chaise au milieu de la rue
J'observe
les petites filles créoles
Qui
sortent de l'école en fumant la pipe.
XXIII
Par
retraites il faut que Ie béguinage aille au feu.
XXIV
II
ne faut pas voir la réalité telle que je suis.
XXV
Par
exception la calcédoine se laisse prendre
A
la féerie de la gueule des chiens.
XXVI
Toute
la vie a coulé dans mes ride
Comme
une agate pour modeler
Le
plus beau des masques funèbres.
XXVII
Demain
Ie loup fuira vers les sombres étoffes de la peur
Et
d'emblée le corbeau renaîtra plus rouge que jamais
Pour
orner le bâton du maître de la tribu.
XXVIII
Les
arbres blancs les arbres noirs
Sont
plus jeunes que la nature
Il
faut pour retrouver ce hasard de naissance Vieillir.
XXIX
Soleil
fatal du nombre des vivants
On
ne conserve pas ton cœur..
XXX
Peut-il
se reposer celui qui dort
II
ne voit pas la nuit ne voit pas l'invisible
II
a de grandes couvertures
Et
des coussins de sang sur des coussins de boue
Sa
tête est sous les toits et ses mains sont fermées
Sur
les outils de la fatigue
II
dort pour éprouver sa force
La
honte d'être aveugle dans un si grand silence.
Aux
rivages que la mer rejette
II
ne voit pas les poses silencieuses
Du
vent qui fait entrer l'homme dans ses statues
Quand
il s'apaise.
Bonne
volonté du sommeil
D'un
bout à l'autre de la mort.
…ondanks het lijden, het gevaar en de angst, ondanks alles, heb ik het begrepen, de donkere en de lichte motieven van mijn hoop uit te spreken. Of ik uitgelachen, hulpeloos, uitgeput of het zat was, altijd vertrouwde ik op de morgen. Anders had ik niet weer kunnen opduiken.
Als de laatste deugniet heb ik het onbereikbare verzonnen, het duurzame leven, het geluk. En het geluk geeft mij antwoord uit de diepte van de tijd. Het druppelen werd tot een bruisen en de regen ontsprong aan de brandende wond, en ik nam de goede schenkende aarde in bezit.
Om mij te vervolmaken, houd ik stand.
ALLES KAN TEN GOEDE WORDEN GEKEERD…
Het kwade moet ten goede worden gekeerd. En met alle middelen, anders zou alles verloren zijn. Wij keren ons tegen de moraal van de resignatie, wij zullen het lijden en de dwaling verdrijven. Want we hebben vertrouwen.
Ontkennen en vernietigen wilde ik de zwarte zon van het gebrek end ellende, de nachten, bitter als brak water, al de riolen van de duisternis en het toeval, de verdonkerde blik, de blindheid, de vernietiging, het geronnen bloed, de graven.
Was mij in het leven slechts een enkel ogenblik van hoop geschonken, zo zou ik toch nog hebben gevochten dit gevecht. Zelfs als ik zou verliezen, want anderen zullen winnen.
Alle anderen.
Une Leçon de Morale - Paul Eluard
Je suis le dernier sur ta route
le dernier printemps la dernière neige
Le dernier combat pour ne pas mourir
Et nous voici plus bas et plus haut que jamais.
Il y a de tout dans notre bûcher
Des pommes de pin des sarments
Mais aussi des fleurs plus fortes que l'eau
De la boue et de la rosée.
La flamme est sous nos pieds la flamme nous couronne
À nos pieds des insectes des oiseaux des hommes
Vont s'envoler
Ceux qui volent vont se poser.
Le ciel est clair la terre est sombre
Mais la fumée s'en va au ciel
Le ciel a perdu tous ses feux
La flamme est restée sur la terre.
la flamme est la nuée do cœur
Et toutes les branches du sang
Elle chante notre air
Elle dissipe la buée de notre hiver.
Nocturne et en horreur a flambé le chagrin
Les cendres ont fleuri en joie et en beauté
Nous tournons toujours le dos au couchant
Tout a la couleur de l’aurore.
FENIKS
Ik ben de
laatste op je weg
De laatste
lente de laatste sneeuw
Het laatste
gevecht om niet te sterven
En wij hier
lager en hoger dan ooit.
Er ligt van
alles op onze brandstapel
Pijnappels
wijnstokken
Maar ook
bloemen sterker dan water
Modder en
dauw.
De vlam is
onder onze voeten de vlam is onze kroon
Insecten
vogels mensen aan onze voeten
Slaan op de
vlucht
Wie vIiegen
zullen neerstrijken.
De lucht is
helder de aarde duister
Maar de rook
stijgt ten hemel
De hemel is
al zijn vuren kwijt
De vlam is
op aarde gebleven.
De vlam is
de wolk van het hart
En alle
takken van het bloed
Zij zingt
ons lied
Zij verjaagt
de wasem van onze winter.
Nachtelijk
en angstig heeft het verdriet gebrand
De as heeft
in vreugde en schoonheid gebloeid
Wij keren
nog steeds de rug naar zonsondergang
Alles heeft
de kleur van de dageraad.
Vert.:
Th.Festen
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canandanann 08-09-03
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